DCB/DBC Mobile beta
+

Dans le cadre de l’accord de financement entre le Dictionnaire biographique du Canada et le Musée canadien de l’histoire, nous vous invitons à participer à un court sondage.

Je veux participer maintenant.

Je participerai plus tard.

Je ne veux pas participer.

J’ai déjà répondu au sondage

Nouvelles du DBC/DCB

Nouvelles biographies

Biographies modifiées

Biographie du jour

LESAGE, DAMASE – Volume XV (1921-1930)

né le 28 mars 1849 à Sainte-Thérèse-de-Blainville (Sainte-Thérèse, Québec)

La Confédération

Le gouvernement responsable

Sir John Alexander Macdonald

De la colonie de la Rivière-Rouge au Manitoba (1812–1870)

Sir Wilfrid Laurier

Sir George-Étienne Cartier

Sports et sportifs

Les fenians

Les femmes dans le DBC/DCB

Les conférences de Charlottetown et de Québec en 1864

Les textes introductifs du DBC/DCB

Les Acadiens

Module éducatif

La guerre de 1812

Les premiers ministres du Canada en temps de guerre

La Première Guerre mondiale

Titre original :  Marie de la Rousselière

Provenance : Lien

HÉBERT DE LA ROUSSELIÈRE, MARIE, dite Marie-Clémentine de Jésus-Hostie (à sa naissance, elle reçut les prénoms de Henriette-Anne-Florence-Marie), promotrice d’œuvres eucharistiques, née le 12 mai 1840 à Angers, France, fille d’Alfred-Augustin Hébert de La Rousselière et de Marie-Clémentine Bodin des Plantes (Desplantes) ; décédée le 3 octobre 1924 au Carmel d’Angers.

Issue d’une famille qui s’est illustrée dans le monde de la magistrature et du notariat, Marie Hébert de La Rousselière est confiée dès son jeune âge, ainsi que sa sœur Clémentine, à sa grand-mère maternelle. Son existence sera liée à celle de sa sœur. En 1865, quand cette dernière part s’établir à Paris après son mariage avec André Brisset des Nos, elle accompagne le jeune couple.

Au sanctuaire de l’Adoration de la rue Faubourg Saint-Jacques, Marie Hébert de La Rousselière est fascinée par la prédication du père Pierre-Julien Eymard, fondateur des Pères du Saint-Sacrement, congrégation vouée à la glorification du Christ dans l’eucharistie par l’adoration du saint sacrement et l’apostolat. Elle reconnaît en lui le confesseur clairvoyant. En octobre 1879, elle forme le dessein « d’organiser comme une chaîne d’adorateurs, faite uniquement de prêtres, toute consacrée à la gloire de Jésus-Hostie ». Le projet reçoit un bon accueil des prêtres. En janvier 1881, l’œuvre, assumée par les Pères du Saint-Sacrement, est approuvée par Léon XIII sous le nom d’Association des prêtres adorateurs.

En cette année 1881, Marie Hébert de La Rousselière trouve au Canada, dans le père Cyrille Beaudry*, l’ardent promoteur qui deviendra en 1883 directeur de l’association pour l’Amérique. Devenue mondiale, l’association comptera, en 1913, 120 000 membres. Marie Hébert de La Rousselière rejoint de plus les fidèles des paroisses françaises par l’Œuvre de l’exposition mensuelle du saint sacrement et elle vient en aide aux paroisses pauvres par l’Œuvre des tirelires eucharistiques. Infatigable zélatrice, elle dirige le Bureau des Œuvres eucharistiques à Paris.

Marie Hébert de La Rousselière avait connu le père Beaudry par l’intermédiaire du frère Eugène Prévost*, entré chez les Pères du Saint-Sacrement, à Bruxelles, en 1881. Originaire de Saint-Jérôme, au Québec, ce dernier était un ami du curé François-Xavier-Antoine Labelle*. Les deux hommes rêvaient depuis 1881 d’une fondation des religieux du Saint-Sacrement en terre canadienne ; avec l’appui des pères Edmond Tenaillon et Louis Estévenon, le projet se précise. Au printemps de 1885, Marie Hébert de La Rousselière, de connivence avec le curé Labelle, propose avec audace et ténacité à Mgr Édouard-Charles Fabre*, évêque de Montréal, d’ériger dans sa ville une grande chapelle pour la communauté. Selon l’évêque, le moment n’est guère propice : la situation financière du diocèse est précaire et le nombre de congrégations masculines suffisant. Le refus est catégorique.

En juin 1886, Marie Hébert de La Rousselière arrive à Montréal avec la famille Brisset des Nos, qui a décidé de quitter la France à cause de l’anticléricalisme qui y sévit. Depuis des années, Marie apporte son aide à sa sœur Clémentine, de santé fragile, dans l’éducation de ses enfants. Elle est assez à l’aise sur le plan financier, puisqu’elle a hérité, avec sa sœur, du château de sa grand-mère, vendu deux ans avant son départ. Elle ne tarde pas à entrer dans les bonnes grâces de Mgr Fabre. En ce pays où perdure la tradition eucharistique des origines, elle organise à son tour un service d’adoration dans des paroisses et communautés ; elle lance l’Œuvre de la journée réparatrice du premier vendredi et publie moult opuscules et feuillets de spiritualité. En mars 1890, sentant que l’heure est venue, elle presse le père Albert Tesnières, supérieur général de la congrégation du Saint-Sacrement, et le père Prévost d’accourir à Montréal pour y établir un sanctuaire d’adoration. Mgr Fabre les accueille et lui-même, le 1er juillet, expose le saint sacrement dans la maison acquise grâce à la bienfaisance de Marie Hébert de La Rousselière et de la famille du père Eugène Seers. Cet événement marque l’implantation de la congrégation au Canada.

L’attrait de Marie Hébert de La Rousselière pour la réparation lui inspire d’édifier sur la propriété familiale des Brisset des Nos, à Pointe-aux-Trembles (Montréal), une chapelle qui est inaugurée le 25 mai 1897. Par égard pour un de ses neveux, entré chez les dominicains, elle demande à Mgr Paul Bruchési* que la chapelle soit desservie par cette communauté ; en 1900, elle sera confiée aux Pères du Saint-Sacrement. Mgr Bruchési en fera en 1913 un lieu de pèlerinage eucharistique et, en 1918, il le déclarera « temple attitré de la réparation au Sacré-Cœur » ; depuis 1921, il est animé par les capucins. Toujours attentive aux œuvres d’adoration réparatrice et de prière pour les prêtres, Marie Hébert de La Rousselière accorde son soutien inconditionnel à celle de l’abbé Alexis-Louis Mangin, qui a fondé en 1895, avec Éléonore Potvin, les Servantes de Jésus-Marie, à Masson (Masson-Angers).

Après le décès de sa sœur Clémentine en décembre 1900, Marie Hébert de La Rousselière retourne en France et, en 1902, elle prend le voile des carmélites d’Angers, sous le nom de Marie-Clémentine de Jésus-Hostie. Elle meurt en 1924, à l’âge de 84 ans, laissant des œuvres qui témoignent encore de l’influence qu’elle a exercée sur la vie spirituelle des Canadiens.

Édouard Bussières

Marie Hébert de La Rousselière est l’auteure d’un ouvrage publié après sa mort : Histoire du pèlerinage La Réparation au Sacré-Cœur; un écrit posthume, P.-M. Hébert, édit. (Montréal, [1979 ?]).

Arch. de la Chancellerie de l’archevêché de Montréal, RLF (Reg. des lettres de Mgr Fabre), 6 : 43, 74, 86, 95, 104, 106, 168–169 ; 421.154 (dossier Antoine Labelle) ; 465.108 (Congrégation du Très-Saint-Sacrement), 885-1, 890-1.— Arch. de la congrégation du Très-Saint-Sacrement (Montréal), D-1, Fondation de Montréal ; E-XV, Marie de La Rousselière ; E-XVI, La Réparation ; Aimé Côté, « le Montréal des premiers jours », dans « le Livre de famille » (texte dactylographié, juin 1951).— « Association des prêtres adorateurs, revue et approuvée par S. S. Léon XIII, le 25 janvier 1881 », le Très Saint Sacrement (Paris), 6 (1881–1882) : 464–467.— Adrien Bergeron, « Mademoiselle de la Rousselière », le Sauveur (Montréal) (article publié du vol. 59 (juill.–août 1985) : 7s. au vol. 61 (nov.–déc. 1987) : 16s.).— Léo Boismenu, « Mademoiselle de la Rousselière, en religion sœur Marie-Clémentine, du Carmel d’Angers (1838–1924) », Annales des Prêtres-Adorateurs et de la Ligue sacerdotale de la communion (Montréal), 27 (1924) : 337–345.— « Chronique et Correspondance de l’Association des prêtres adorateurs », le Très Saint Sacrement, 7 (1882–1883) : 445, 640, 643 ; 8 (1883–1884) : 150.— André Guitton, Pierre-Julien Eymard, 1811–1868 ; apôtre de l’eucharistie (Paris et Montréal, 1992), 302s.— P.-M. Hébert, « la Famille Brisset des Nos, de Dreux (Normandie) à Montréal », SGCF, Mémoires, 28 (1997) : 243–259.— Marie [Hébert] de La Rousselière, Histoire du pèlerinage La Réparation au Sacré-Cœur ; un écrit posthume, P.-M. Hébert, édit. (Montréal, [1979 ?]).— Guy Laperrière, les Congrégations religieuses : de la France au Québec, 1880–1914 (2 vol. parus, Sainte-Foy, Québec, 1996–    ), 1 : 116–125.— « Œuvre de l’exposition mensuelle », le Très Saint Sacrement, 9 (1884–1885) : 830.— Une apôtre de l’eucharistie et de la réparation : Mlle Marie de la Rousselière, en religion « sœur Marie-Clémentine de Jésus-Hostie » du Carmel d’Angers, 1840–1924 (Angers, France, 1925 ; 2e éd., revue et augmentée par P.-M. Hébert, Montréal, [1996]).

Bibliographie générale

Comment écrire la référence bibliographique de cette biographie

Édouard Bussières, « HÉBERT DE LA ROUSSELIÈRE, MARIE dite Marie-Clémentine de Jésus-Hostie (à sa naissance, elle reçut le », dans Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15, Université Laval/University of Toronto, 2003– , consulté le 28 mars 2024, http://www.biographi.ca/fr/bio/hebert_de_la_rousseliere_marie_15F.html.

Information à utiliser pour d'autres types de référence bibliographique


Permalien: http://www.biographi.ca/fr/bio/hebert_de_la_rousseliere_marie_15F.html
Auteur de l'article:    Édouard Bussières
Titre de l'article:    HÉBERT DE LA ROUSSELIÈRE, MARIE dite Marie-Clémentine de Jésus-Hostie (à sa naissance, elle reçut le
Titre de la publication:    Dictionnaire biographique du Canada, vol. 15
Éditeur:    Université Laval/University of Toronto
Année de la publication:    2005
Année de la révision:    2005
Date de consultation:    28 mars 2024